VU À L'ÉTRANGER Openfield réduit au maximum son coût d'intermédiation
En Grande-Bretagne, la plus importante coopérative cherche à gagner par tous les moyens sur la compétitivité de ses services, pour séduire les farmers britanniques.
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«Le point fort des organismes stockeurs britanniques est la faible marge qu'ils gardent sur les céréales, explique David Eudall de l'Agriculture and Horticulture Development Board (HGCA) qui suit l'évolution des marchés en Grande-Bretagne. Lorsque les cours du Matif sont à 185 £/t (213 €), il ne sera retenu à l'agriculteur que 5 à 10 £/t soit 5,75 à 11,50 €/t, selon la prestation qui lui sera apportée. Les OS s'efforcent de rationaliser au maximum leur logistique pour revenir le moins cher possible aux producteurs. »
Une politique récente de stockage
Ce que confirme avec beaucoup de pragmatisme, Graham Lacey, directeur commercial d'Openfield, la plus importante coopérative céréalière outre-Manche : « Nous avons deux objectifs majeurs, le premier est de travailler en relation très étroite avec nos clients clés pour optimiser les livraisons en aval, ce qui n'était pas le cas forcément par le passé, en Grande-Bretagne. Le deuxième est d'être au coeur de l'activité des agriculteurs pour être le plus efficace et le plus rentable possible. En ce qui concerne le transport, nous avons conclu un partenariat avec DHL qui nous permet d'optimiser la gestion de nos camions et la chaîne d'approvisionnement.
L'augmentation de la taille de notre entreprise nous a permis de réaliser des économies d'échelle et de fournir ainsi l'ensemble de nos services de marketing et de logistique, pour seulement environ 1,5 % de la valeur du produit. » Openfield est née de la fusion en novembre 2008, des deux principales coopératives céréalières britanniques Grainfarmers et Centaur. Elle collecte aujourd'hui 4,5 Mt et dispose d'une capacité de stockage de 1 Mt. Elle s'appuie sur un réseau de 15 sites de stockage, en Angleterre, Pays de Galles et Ecosse et trois en cours de construction.
Pas besoin d'être adhérent
A noter que pas besoin d'être adhérent à la coopérative, pour faire appel à ses services. « Jusqu'à présent, la majorité des céréales en Grande-Bretagne, étaient stockées chez les agriculteurs, remarque Graham Lacey. Mais leurs installations de stockage ont vieilli et ne sont plus toujours dimensionnées pour répondre au débit des chantiers de récolte. Ce qui amène les agriculteurs à revoir leur politique de stockage et à faire appel à nos services. » Chez Openfield, le coût du stockage revient aux agriculteurs entre 6 et 8 £ (6,9 et 9,20 €/t) sans compter le transport des céréales de l'exploitation au site de collecte, assuré en général par l'agriculteur lui-même. Aux prix actuels, le stockage de la récolte sur une année revient à entre 2 et 4 % de la valeur du produit. Il revient moins cher proportionnellement pour les produits valorisés à un prix plus élevé, comme le colza. Il faut ensuite ajouter les frais de séchage qui varient selon la qualité de la récolte et le coût de l'énergie. L'objectif d'Openfield est d'être le plus compétitif possible pour attirer davantage d'agriculteurs et gagner encore en économies d'échelle et être ainsi encore plus compétitif. Un cercle vertueux.
Blandine Cailliez
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